
Eric Danbacourt : Quand la gravure mène au dessin
Eric Dabancourt a été peintre, puis graveur avant de recentrer tout son travail sur ce qui représente pour lui l’essentiel : le dessin, à l’encre noire sur papier blanc. Récit d’un chemin tendu vers la recherche des origines.
Dans le dessin intitulé la terrasse urbaine, une grande masse cubique occupe le centre de la feuille. Cette masse tire son relief de sa blancheur : de larges traits blancs en diagonale pour le dessus du “cube”, et de traits plus fins pour la face verticale, davantage dans l’ombre.
Des masses blanches qui émergent du noir, des traits blancs…. De quoi semer le trouble : que voit-on exactement ? Un dessin à l’encre noire sur papier blanc ? Ou un dessin au crayon blanc sur papier noir ?
L’artiste sème le trouble dans des dessins ou le noir et le blanc prennent tour à tour la première place, comme si l’artiste avait au bout des doigts deux crayons… ce qui n’est évidemment pas le cas.

Eric Dabancourt,
plus qu'un dessinateur !
Pour démêler un peu les choses, il faut revenir sur un parcours un peu atypique.
Au départ, après des premières années où il découvre déjà la pratique artistique, Eric Dabancourt s’installe à Paris et peint. Une peinture qu’il décrit lui-même comme expressionniste, donc colorée, très colorée.
Quinze ans plus tard, il quitte Paris, s’installe à Reims et s’initie à la gravure : creuser la matière et encrer au choix la surface non creusée (taille d’épargne) ou au contraire encrer les traits gravés et essuyer la surface (taille douce).
Quelques années encore, et l’artiste se tourne alors vers le dessin, pratique qui ne va plus le quitter. “C’est par le biais de la gravure et du contact avec l’encre que j’ai bifurqué vers le dessin à l’encre de Chine. J'ai commencé à travailler sur différentes séries. Le noir me convient, oblige à aller vers l’essentiel”.